La vacance

17 sep. 23

Les insomnies récurrentes ont ceci de bénéfiques :

elles laissent le temps s’étaler dans le noir profond des nuits curieuses.
Éveillé, je refais alors le tour des choses découvertes dans la journée, des temps vécus lors de ce deuxième séjour au Conquet. On ne voit jamais assez.
Je continue les dessins de la série « les souvenirs aveugles ». Les carnets ne sont jamais loin du lit.
Je revisite les lieux parcourus - le port, l’ile Carn et la pointe Saint Mathieu.
Et je trace sur le papier, dans le noir, sans lumière, des traits qui explorent l’étendue des pages vides. Les déserts que le crayon n’arrive pas à mesurer. Tout semble si grand, la nuit. Les pages sont immenses, et le dessin incertain, hésitant, se fait bruyant.

Les deux croix. Pierre et lichens. Gravures effacées.
Le panneau indique qu’elles datent de l’âge du fer.
Deux lechs surmontés d’une croix appelés « Gibets aux moines » marquant le Finistère.

6 livres achetés chez les bouquinistes du coin :
Les trois tomes du « grand recueil » de Francis Ponge et « le savon »
« Ça » de Franck Venaille.
Et le grand catalogue de Kurt Schwitters édité par Beaubourg en novembre 1994.

Le plus simple n’a pas été dit. Peut-on lire dans le tome II du grand recueil « méthodes ».