encore!

08 mar. 19

Ça y est, j’ai l’impression d’avoir sauté le pas…

C’en est fini semble-t-il, des cuissons ultra rapides du raku que je faisais. J’ai quitté le Japon pour voyager dorénavant dans le monde plus universel des terres vernissées… Je cuis plus lentement à température un peu plus élevée, avec toujours l’idée d’un bricolage permanent et d’une approche aventureuse de cette pratique. Je suis tourné maintenant vers les brillances du plomb et les mats des engobes … Deux ou trois vernis : un au fer, un au cuivre et un noir. Les engobes qui restent dans les jaunes et les verts pour la plupart, et une certaine façon d’émailler dans un temps très court. Restant le plus possible dans le frais des matières. J’essaye de poser les brillants sur des mats encore mouillés… et de bousculer parfois cet ordre logique traditionnel. J’essaye de faire que tout se mélange sans que je puisse réellement maîtriser les résultats… même si l'intuition me guide vers une image idéale...idealement rêvée! J’essaye de peindre avec tout ça pour aborder le décor d’une manière qui me ressemblerait… Les choses que nous fabriquons nous ressemblent (ou peut-être est-ce le contraire ?). Je travaille donc comme je suis : avec tellement d'insatisfaction, d'intranquillité. Tellement de désirs et tellement d’incertitudes, mais persuadé comme disait Beckett, qu’il faut surtout ne pas s’arrêter. "Il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer » voilà la litanie qu’il faut chanter tous les jours. Voilà ce qui nous tient debout malgré toutes les difficultés que nous rencontrons en notre for intérieur, au fond de nous-même. « il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer ». Beckett - l’innommable.

image : interieur d'un "bol à spirale" 2019