Retour de voyage.

11 feb. 17

Marches, dessin et visites d’atelier.

Tout paraît toujours plus simple chez les autres ! Les démarches de travail et les choix de vie semblent linéaires, vus de l’extérieur. Puis avec le retour, revient le temps des brouillards habituels… des questions posées et jamais résolues : me faudra-t-il décider une fois pour toute d’un format, d’une technique ou même d’une pratique unique et peut-être différente de celle jusqu’alors éprouvée ?… je ne sais pas, je n’en sais rien et continue bon an, mal an à faire les choses au fil de mes besoins. Quelque nécessité.
J’ai pris le parti de ne présenter que des pots aux deux prochaines expositions de groupes. Pensant que ceux-ci apparaitront plus simplement dans le brouhaha général des pièces présentées… la présence de la poterie me paraît plus humble et plus reconnaissable, et peut –être que les questions liées aux démarches se posent moins : un pot est un pot et le voir nous renvoie tout de suite à toute notre histoire commune. Mais quelle image cela donne-t-il de la complexité de mon travail ? Comment parler de la diversité des pistes que je voudrais suivre ? Faut-il d’ailleurs en parler ou simplement montrer des pièces à chaque fois différentes… sans souci de cohérence ? Il ne m’appartient pas de commenter le bien-fondé de toute cette histoire mais simplement la vivre. Si tant est que ça puisse se faire simplement.

Je reprends donc les pièces en cours à l’atelier. Parti après avoir biscuité deux fours, il me faut maintenant les mettre en couleurs. J’ai remis en service le petit four cloche que nous avait donné Françoise avant de se tourner vers le silence des carmels. Un simple changement sur la sole l‘a rendu opérationnel. J’y cuis, à peu près, quatre pièces à la fois. Une ou deux en première cuisson et les autres en re-cuisson d’émail. Généralement trois cuissons suffisent mais il m’arrive de recuire et de recuire encore, non satisfait du résultat obtenu. Même si je préfère toujours la brutalité des pièces cuites une seule fois. L’horizon de cette exposition sur la couleur à Sevres me pousse à tenter beaucoup de choses, à jouer encore un peu plus avec des juxtapositions d’émail et d’engobes improbables … Ce petit four m’apporte la souplesse nécessaire. Une cuisson par jour - le soir - défournement le lendemain matin. Le rythme s’établit tranquillement, suivant le rythme des jours. Je pense faire ça jusqu'à mon intervention à l’IEAC, début avril, puis j’attaquerai des formats plus importants au vu des résultats de cet hiver.

image : un soir à la fenêtre de l'atelier de Coralie