les indiennes

Je n’arrive pas à trouver les mots
Je n’arrive pas à dire pourquoi cette série de sculptures s’intitule : les indiennes.
Il était pourtant évident, tout le temps que je les ai construites, qu’elles s’appelaient comme ça. Peut -être des images lointaines venues d’orient qui émergeaient alors. Les émaux de la Chine Tang qui se mêleraient au safran des saris. Les cartes postales exotiques aux sources d’une sculpture pittoresque. Peut-être les odeurs qui perdurent d’encens et de sueur, mélangées. Je n’arrive pas à dire pourquoi. Je n’aurais rien décidé. Les images d’orient ou celles d’occident sont les mêmes, les indiennes ont pris tous les chemins ; elles viennent du bout du monde, de tous les bouts du monde.
Michel me rappelait une citation de Joséphine Bacon, poète innue, que j’avais utilisé en exergue d’un texte.
- Avez-vous vu des indiens, par hasard ?
- Oui, mais certainement pas par hasard.
J’avais relevé cette citation lors d’une exposition qu’elle avait montée à la grande bibliothèque du Québec : Matshinanu- Nomades
Dans un autre de ses poèmes, Joséphine Bacon parle de sa grand-mère :
Je porte ma grand-mère sur le dos
Mes genoux ploient
Sous tant de sagesse
Dans un film qui lui est consacré, on la voit portant sa grand-mère à la rivière.
C’est ce que j’aime dans ces petites sculptures : la sensation qu’elles portent en elles tout leur passé.