Entre-temps

18 mar. 19

Les pièces de l’exposition sont parties à la galerie.

Les tempêtes de printemps sont passées - coups de vent violents et giboulées - tout alors, redevient calme. J’ai dû changer quelques ardoises sur le toit des fours, pour éviter qu'ils ne s'abîment. Dehors, tout est trempé, dans la boue. Le jardin est intravaillable pour encore quelques semaines, et l’atelier est au repos en attendant les suites à venir. J’ai de gros projets à mettre en place autour de la maison : montage d’une grande serre de culture et important chantier de toiture. A l’atelier beaucoup de pièces ne sont pas terminées… beaucoup de fausses pistes que je laisserai certainement tomber. La grande suite de cuissons m’a permis de comprendre certaines choses que je n’avais pas encore entrevues dans mes façons de faire. Et comme d’habitude, c’est dans l’urgence des derniers jours que sont apparues les pièces, peut -être, les plus abouties.

D’abord les pots : nés d’acharnement des re-cuissons répétées jusqu’au contentement. Puis les bols : arrivés juste pour résoudre cette relation à la peinture en évitant de faire des plaques « murales ». Leurs intérieurs offrent cette surface à habiter. Et enfin, les petites sculptures, comme des sujets de faïencerie : « pêcheurs et rochers » ou « coquillages et phare » Fontana avait compris qu’il y avait à faire du côté de ces « natures mortes » … « Moule et corail ». Je les traite ici de manière plus abstraite. Essayant de retrouver ces espaces de rêverie que nous permettaient les « barques échouées » de la faïencerie de Quimper. Il ne reste des sujets que les rochers ou les vagues et tout devient prétexte à quelques modelages intimistes.

L’atelier est vide. Deux assiettes restent en suspens, évoquant les plats de Palissy par l’accumulation des matières et couleurs des terres vernissées. Peut-être que tout repartira de ces points de départ… à moins que le dessin m’emmène ailleurs. Là, où je ne sais pas encore.

image: "paysage au rocher rose" 2019